Présentée par Érika Maltais, étudiante au BASA
Enseignant dans le programme de Baccalauréat en art et science de l’animation depuis une douzaine d’années, Daniel Potvin est un chargé de cours exceptionnel. En plus de son matériel accrocheur et de ses prestations concoctées avec précision, sa passion pour son sujet est contagieuse. Il saura pousser les étudiants à se dépasser par toutes les tactiques disponibles. D’ailleurs, son enthousiasme pour son sujet n’est dépassé que par l’attention qu’il porte à ses étudiants. Tout ça fait de lui un enseignant remarquable.
Après avoir complété son baccalauréat en arts visuels, il savait d’ores et déjà qu’il voulait faire de l’illustration et de l’animation. Puisque cette formation ne s’offrait pas à l’université à l’époque, il décide de s’inscrire au nouveau programme d’animation 3D du Sheridan College. Il y fait la rencontre de Jean-Jacques Tremblay qui est aujourd’hui le directeur du BASA. C’est une belle histoire qui commence. Ils font partie de l’un des premiers programmes de 3D au monde ainsi que l’une des premières cohortes de cette spécialisation. Ils ont accès à l’équipement, mais ils apprennent presque tout par eux-mêmes. C’était si nouveau que leur professeur ne connaissant pas plus le 3D qu’eux.
Au début de sa carrière, Daniel travaille à Alias Research, l’ancêtre d’Autodesk. Il devient concepteur de produits pour le logiciel PowerAnimator. Son rôle est de guider l’équipe de programmation pour rendre les fonctionnalités du logiciel plus efficace pour les animateurs. Il crée également des maquettes d’interface, dirige des tests d’animation avec les nouveaux outils et prépare le matériel de promotion. Pour rester compétitif face à Softimage, une société concurrente en logiciel 3D, Alias démarre un projet de nouvelle génération de logiciel 3D. C’est Daniel qui rédigera alors le «white paper» qui est à la source du logiciel Maya.
Daniel se promène de studio en studio pour démontrer et tenter de vendre leur nouveau produit. C’est à cette époque qu’il voyage régulièrement pour plusieurs semaines à la fois en Californie à visiter des studios de production comme ILM, Stan Winston et Disney. Il y fait des tests d’animation et communique avec Alias pour faire des modifications au logiciel. De tous ces tests, il ressort, entre autres, le tapis volant dans Aladin et les baleines dans Fantasia 2000.
Daniel veut partir vers Montréal. Son ami Jean-Jacques l’aide à se trouver une place chez Softimage et il y devient directeur des services éducatifs. Il y rencontre également François Giard et Daniel Lavoie, deux autres enseignants du programme.
Après le rachat de Softimage par Microsoft, Daniel décide de fonder son propre studio d’animation, Moovmento. Avec une forte demande et une clientèle fidèle, le studio est un succès. Par contre, après 8 ans, Daniel se retrouve à ne faire que de la gestion d’entreprise. Désirant revenir à la création, il ferme le studio et se dirige vers Québec pour retourner à l’illustration.
Son profil LinkedIn nous rappelle qu’en plus d’une expérience riche en industrie, Daniel a également une carrière académique qui démontre son intérêt à partager son savoir. En effet, il a été professeur Nova Scotia College of Art and Design et chargé de cours à l’université d’Ottawa. C’est donc à Québec, en marchant dans les locaux de l’Université Laval en 2008, que Daniel croise François Giard qui lui offre un poste de chargé de cours dans le baccalauréat en art et science de l’animation. Il hésite, mais finit par accepter pour dépanner son ami François.
Toujours charismatique et en pleine forme après ces riches expériences, il se dit: «béni tellement il a été chanceux!». Honnêtement, avec la présence d’un enseignant comme Daniel, ce sont les étudiants du BASA qui sont chanceux!